Offrande
MORTES-SAISONS
Sur le gazon meurtri
Les pommes sont tombées...
Sur le cadran usé
Les heures sont muettes...
Sur le feu qui s'éteint
La cheminée s'ennuie...
Mortes sont les saisons.
Par le couloir du temps
Seule m'en suis allée...
Par mon pays perdu
Ma jeunesse vécue...
Par tous mes souvenirs
De soleil et de pluie...
Mortes sont les saisons.
J'ai voulu ramasser les pommes,
Remonter l'horloge, Retrouver mon pays,
Revivre ma jeunesse,
Mais les feuilles s'amoncèlent
Devant ma porte
Et c'est déjà l'hiver
Avec la bise,
La neige
Le froid...
Mortes sont les saisons.
MON PAYS
Mon pays m'est à fleur de peau.
Il est au bout de mes doigts
Qui dessinent son contour,
Il est au bout de ma plume
Présent dans chaque page
Au coeu de mon poème,
Il est dans mon message,
Dans le morceau de pain que je partage.
Mon pays m'est à fleur de peau.
Il est le grand vivant,
Il est à perte de vue
Dans ma mémoire...
Il est dans mes murs,
Dans chaque visage,
Dans chaque paysage, Il est dans mon miroir
Qui répercute son image.
Mon pays m'est à fleur de peau.
Il est dans un vol d'hirondelles,
Dans le sable fin d'une plage déserte,
Dans une palmeraie,
Dans une orangeraie,
Dans une oliveraie,
Parmi les jujubiers et les terres en friche...
Mon pays m'est à fleur de peau.
Il est au bord de mes lèvres
Qui retiennent son souffle,
Il est au bout de ma peine
Au bout de ma course,
Il est toujours,
Il est partout,
Il est le crucifié que je prie à genou.
Blida ma bien aimée
Je rêve d'un
pays
Toujours inaccessible
D'un pays merveilleux
Débordant de
lumière
Où souvent les empreintes
D'anciennes nostalgies
Me retiennent
captive
Dans l'orbe souverain.
Dès le premier sursaut
Haletante et
sereine
Je sens revivre en moi
Des racines profondes
Bravant ma
léthargie
Je ressucite au monde
Pour t'épouser Blida
En des noces
d'argent.
Et plus je réfléchis
Plus je suis solidaire
Je chante ma
ferveur
Blida ma bien-aimée
Dans la langue française
Car elle est la
plus belle
Belle comme la terre
Dont sont issus les
rois.