Peintre belge (Nice 1872 – Paris 1899)
Il suivit d'abord les cours du soir de l'Académie de
Saint-Josse, puis s'inscrivit à l'Académie de Bruxelles, dans une classe d'art
décoratif. C'est un enseignement analogue qu'il reçut dans l'atelier de
Galland, quand il vint à Paris en octobre 1892, avant d'entrer chez Gustave
Moreau, où il rencontra Matisse et Rouault. Pour des organismes belges, il crée
plusieurs affiches en 1894, mais l'existence quotidienne de Paris le fascine,
comme en témoignent de multiples croquis où les études de caractère sont fréquentes,
et il a chez Durand-Ruel la révélation de Manet, dont l'influence, sensible dès
l'Homme en rouge (1894, Bruxelles,
M. R. B. A.), est encore trop flagrante dans l'Espagnol à Paris (1899, musée de Gand). Des tableaux tels
que le Caveau du Soleil d'or (1896), le Café d'Harcourt (1897, Francfort, Städel. Inst.) se
situent entre les impressionnistes (évocation de l'atmosphère collective) et
Lautrec (acuité expressive des types), même si la vigueur de l'exécution est
toute septentrionale. Cette attention spontanée pour la vie immédiate explique
la prédilection d'Evenepoel pour le portrait, et ceux qu'il a laissés de sa
cousine Louise (qu'il aima d'un amour partagé) et de ses deux enfants sont au
nombre des meilleurs (la Dame au chapeau blanc, 1897).
Evenepoel s'exprime au moyen d'une palette généralement assourdie, aux
tonalités très rapprochées (le Noyé du pont des Arts, 1895,
musée d'Ixelles) jusqu'à son séjour en Algérie (fin de 1897 – début
de 1898), décidé pour rétablir une santé déjà chancelante autant que pour
l'éloigner de sa cousine. Les paysages, les scènes de mœurs peints à Blida et à
Tipasa se distinguent par leur coloris plus chaud et le dessin plus net des
figures (la Kouba de Sidi Jacoub à Blida, 1898) ;
la simplification de la mise en page ainsi que l'économie des accords
chromatiques annoncent même parfois les audaces des fauves (Femmes au narguilé, 1898). L'artiste retire de cette brève
expérience une aisance nouvelle, que l'on retrouve dans la Promenade
du dimanche (1899, musée de Liège) et les derniers portraits, toujours
sobrement construits, mais d'une facture plus onctueuse, admettant, en
contrepoint délicat à la gamme des ocres et des noirs, la plage d'un bleu
tendre, la note d'un rose ou d'un or légers (Henriette au
grand chapeau, 1899, Bruxelles, M. R. B. A.). |
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