ALFRED DABAT   

Grand orientaliste blidéen  (1869-1935)

Alfred Dabat fut l'un des peintres orientalistes les plus originaux parmi ceux qui naquirent en Algérie dans la deuxième moitié du XIXe siècle. Novateur doté plus qu'aucun autre du « sens du mystère pictural », pour Victor Barrucand, auteur du célèbre ouvrage L'Algérie et les peintres orientalistes en 1930, il fut « un des plus beaux, peintres de l'Algérie par sa science du groupement et la hardiesse de ses harmonies ». Pierre Angel le plaça dans son étude sur L'École nord-africaine dans l'art français contemporain (1931) en tête des quelques artistes qui suscitèrent le « Nouvel essor » de la peinture algérienne au début du xxe siècle.

Il obtient au salon des artistes français une mention honorable avec une grande toile "Fantômes d'orient; cimetière de Sidi Kébir à Blida"

"Dabat né à Blidah, prendra rang de précurseur. Ses  Fantômes d'Orient sont une chose exquise: les tombes d'un cimetière arabe avec leurs plaques de faïence, roses, rouges, bleues, vertes violettes, telles que des roses et des pervenches à l'ombre des grands arbres, au fond l'éclat du soleil sur les coupoles blanches, les burnous blancs et rouges, les riches étandards; au premier plan, une femme entr'ouvrant ses voiles bis et verts sur sa robe lamée d'or; un bouquet de fleurs, une vision mystérieuse et charmante"

Alfred, Justin, Gustave Dabat est né le 2 janvier 1869 à Blida. Nous ne savons pas grand-chose de sa famille, si ce n'est par son acte de naissance qui précise que, lors de sa venue au monde, son père, Hector Martin Dabat, âgé de 57 ans, était comptable aux Ponts et Chaussées, et sa mère, née Joséphine Gérard, âgée de 33 ans et sans profession. Elève au lycée d'Alger, il entreprend ses premières études artistiques à l'école des Beaux-Arts de la ville, avant de partir, muni d'une bourse du Gouvernement général, compléter sa formation à Paris, dans les ateliers très recherchés du peintre d'histoire Jean-Paul Laurens à l'Académie Julian entre 1893 et 1898, dans celui de l'orientaliste Benjamin Constant également, ainsi que dans celui du peintre de portaits Albert Maignan.

 

 

Article de Mme Marion Vidal-Bué, extrait de la Revue du cercle algérianiste N° 121

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