MATARES

Entre Matarèse et Chenoua-Plage, se trouvait l'embouchure de l'Oued Nador qui passait juste avant, à Desaix où un pont métallique l'enjambait. La sortie de l'Oued Nador était réputée pour les liches et les grosses palomettes qui y pullulaient, à l'affût de tout ce qu'il pouvait charrier. Vous vous souvenez de l'ancêtre du moulinet, le "Bollentin" ? Il se composait d"une plaque de contreplaqué triangulaire sur laquelle le fil était enroulé. Un assistant tenait cette plaque par la partie la plus large, la pointe en direction de la "cible" choisie. Le lanceur se mettait devant et de côté, bas de ligne plombé en mains. Après une dizaine de tours où le plomb prenait de la vitesse en sifflant de façon inquiétante pour l'assistant, il fallait tout lâcher d'un coup, au bon moment, pour voir le fil se dévider à grande vitesse sur la plaque. Une fois sur deux les appâts étaient éjectés, moins souvent heureusement l'assistant se prenait le plomb et finissait avec des points, enfin parfois on ramenait un joli poisson.
Entre les deux plages, une tribu indigène s'était sédentarisée, les "Ghiblis", qui vivaient de l'exploitation du sable de l'Oued Nador (sans sel). Il fallait voir leurs pauvres ânes, complètement déformés par le transport de charges surréalistes. Lorsqu'ils s'arrêtaient dans le sable sec, éreintés par l'effort, une volée de coups de bâtons assénés sans retenue les faisait repartir cahin-caha.
 (Patrick Such)

De bons souvenirs là aussi. Surtout la pêche avec des vers marins que l'on ramassait sur les "mates" après avoir sulfaté. Et alors, bonjour les dorades, les sars et autres girelles. (J.Domon)