SOUVENT les amoureux de la nature, en quête d'impressions nouvelles, vont chercher bien loin ce qui est près d'eux. Blida est à 48 kilomètres  d'Alger. Par le train on y arrive en  une heure et demie ou en deux heures. En automobile, le trajet  est   plus rapide, à la condition toutefois que le précieux véhicule, à une allure modérée, nous permette de jouir des charmes infinis et variés de cette «Mitidja» où se succèdent, surtout pendant la période printanière, d'inoubliables visions : fermes espacées  perdues  dans la frondaison des grands arbres, comme les fleurons de l'industrie agricole et les jalons de la conquête du sol, jadis meurtrier et ingrat, aujourd'hui salubre et fécond... champs de céréales piqués ça et là des notes rouges des coquelicots ; vignobles entretenus et cultivés avec un soin jaloux ; jardins magnifiques où, suivant la saison, les orangers, les mandariniers et les citronniers épandent le parfum de leurs fleurs, ou offrent aux regards la splendeur de leurs fruits. Dans les espaces libres, les fleurs des champs, filles de la nature librement écloses, ne demandent rien à l'art du jardinier pour devenir, là où elles le peuvent, la parure adorable et fragile. Comme fond de tableau, tel que n'aurait pu le concevoir le plus subtil et le plus ému des décorateurs, la chaîne de l'Atlas, tantôt voilée de gazes  bleues  et  rosées,  tantôt  couronnée  d'épais nuages, tantôt resplendissante, par une claire journée sous le manteau de la neige argentée.

Cependant que de la plaine monte un hymne de gratitude en l'honneur des pionniers et des colons qui au prix de dures épreuves et de lourds sacrifices, ont  ajouté leurs efforts et leur labeur à la beauté des choses

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Le trajet est à son terme et nous voici à Blida, « la petite ville » dénommée aussi «Ourida» la rose. J'avoue que j'ai une prédilection pour la petite ville que la nature a comblée des dons les plus rares et dont le passé s'ouvre à nous avec ses légendes, ses récits fabuleux et ses épopées tragiques.

Blida a eu la bonne fortune d'avoir un chantre romantique, un aède, une manière d'Homère, qui est allé puiser son inspiration dans de très vieilles annales. C'est le Colonel Trumelet. Si le vieil Homère sommeille quelquefois, lui est toujours éveillé avec une imagination inépuisable où tout se mêle, l'histoire et la légende, le fantôme qui passe et le vivant qui agit, la poésie et le fait documentaire, la sèche chronologie et la brusque irruption dans le vaste domaine de la fantaisie. Quoi qu'il en soit, interrogez-le, il ne sera jamais à court et vous répondra toujours.

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Le vrai est que les origines de Blida sont relativement peu éloignées dans le passé. Elle fut fondée, en 1553, par Ahmed-el-Kébir, Ahmed le Grand, avec le concours des Mores Andalous chassés d'Espagne en 1499. D'où venait Ahmed-el-Kébir qui a donné son nom aux gorges pittoresques, à l'oued, et au cimetière où il est inhumé, à proximité de Blida? On ne sait. De pieux narrateurs, dont les récits n'ont pas été soumis au contrôle de la critique historique, nous racontent qu'après avoir visité Alep, Damas, La Mecque, Stamboul, l'Andalousie et Cordoue, il arriva dans ce qu'il se plaisait à appeler son «Eden», dans cette région bénie où devait s'ériger la bourgade, la petite ville, traduction de Blida. Ahmed-el-Kébir, d'après les héritiers de la parole sainte, avait un don surnaturel : des rocs desséchés il faisait jaillir des sources miraculeuses ; et, sur son ordre, les eaux dociles, obéissant à sa voix, se détournaient de leur cours pour aller se jeter dans l'Oued. Nous serons plus prosaïques : le grand marabout, instruit sans doute à l'école des Mores d'Espagne, passés maîtres dans les travaux de l'hydraulique et des irrigations, lui enseignèrent le moyen d'amener des eaux abondantes dans le lit de l'oued-el-Kébir. Ces andalous, après leur expulsion d'Espagne, étaient devenus les protégés du fameux Kheïr-ed-Dinn, le frère de Baba-Aroudji le manchot, le maître de la république militaire, le contemporain et l'ami d'Ahmed-el-Kébir. Kheïr-ed-Dinn mit les Mores Andalous à l'abri des mauvais traitements des Beni-Salah, les belliqueux Berbères de l'Atlas. A la cité naissante, il fournit les ressources nécessaires à la construction d'une étuve, d'un four et d'une mosquée. Cette mosquée s'élevait autrefois à l'endroit occupé aujourd'hui par la principale place de Blida.

 

Aux Mores Andalous on doit encore l'importation, au 16e siècle, de l'oranger dont le fruit, en arabe, s'appelle "narandj", d'où le mot espagnol «naranja». On l'appelait aussi « tchina », le fruit de la Chine, double dénomination qui évoque le souvenir d'origines lointaines. Les orangers ont leurs titres de noblesse et continuent à être la parure principale du pays. La culture de l'arbre aux fruits d'or ne tarda pas à s'étendre dans le massif montagneux au-dessus de Blida et jusque sur les déclivités dominant l'Arba et Rovigo, dans les replis abrités et arrosés par l'eau des sources. Les Andalous ont laissé, à Blida, des descendants qui se distinguent des arabes et des berbères par leur allure et les traits caractéristiques de leur physionomie.

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Senteurs capiteuses des fleurs d'orangers, parfums des fleurs, murmure des eaux, petits métiers, atmosphère faite de pureté et de langueur, jeux de lumière sur les pentes boisées,  marche lente des bourricots dont les couffins sont remplis des oranges précoces de la montagne, tout devient un attrait en une synthèse de sensations polychromes.

Les industries furent nombreuses à Blida, surtout sous l'influence des premiers initiateurs. La broderie sur cuir, avec ses entrelacs, ses formes de décoration géométrique, ses fantaisies florales et ses linéaments graphiques a, sous la direction d'un maître éminent, Ben Omar, encore tout imprégné de la tradition, son école, ses disciples et d'habiles ouvriers. Son digne collègue, à Alger, est notre admirable Sefti qui, dans le silence, l'ombre et la pauvreté, en gardant les morts du cimetière d'El-Kettar,  continue l'œuvre patiente des vieux ouvriers d'art. Ces industries charmantes et délicates, si l'on n'y prend garde, auront vite disparu. Les Blidéens, avec juste raison, sont fiers de leurs eaux claires et fraîches qui pourraient être d'une pureté absolue, avec quelques améliorations. Autant qu'il m'en souvienne, on attribuait à l'eau de Blida la qualité exceptionnelle du pain et la saveur de la bière fabriquée autrefois par Mengus.

D'autre part, pour s'abstraire et promener sa rêverie, les coins de verdure et les jardins abondent. C'est d'abord ce  «Jardin Bizot » où les essences rares sont nombreuses, où les arbres ont leur majesté. Quelques travaux et de légères  dépenses  suffiraient  lui rendre sa splendeur. Il fut créé et aménagé en 1850 par Michel Bizot, général du génie, né à Bitche en 1795  et tué d'une balle dans les tranchées de Sébastopol, en 1855. Il avait été chef du génie à Oran en 1839, et à Constantine en 1849. Une  plaque commémorative, rappelant ses états de service en Algérie, devrait être apposer dans le jardin  qui porte son nom. Puis c'est  le "Bois sacré" qui, avec la kouba de Sidi Yaoub et ses vieux oliviers surtout, a un caractère  impressionnant. Si ces vieux oliviers pouvaient nous redire les choses du passé, ils nous rappelleraient les péripéties de combats sanglants. En effet, les opérations militaires qui aboutirent à la prise de Blida et à l'occupation des régions montagneuses défendues par les Beni-Salah furent difficiles et illustrées par de faits glorieux (1839-1840).

Autour et au-dessus de la petite ville, les promenades, les excursions et les ascensions sont pleines d'attraits.

Pénétrons dans la Gorge étroite de l'Oued-el-Kébir. Jadis, c'était la marche à l'aventure à travers les lauriers-roses, les myrtes, les lentisques, les lavandes, les genêts et les asphodèles, parmi les petits moulins arabes et les gourbis. Arrêtons-nous sous les oliviers centenaires, devant la kouba de Sidi-el-Kébir mort à l'âge de 66 ans, en 1540.

Voulez-vous vous complaire dans le calme, l'air pur et la sérénité des hauts sommets, gravissez les pentes le long desquelles vous vous acheminerez vers le col de Chréa (1508 m.) et vers le sommet de l'Abd-el-Kader (1629 m.) l'un des plus beaux belvédères du monde d'où la vue s'étend jusqu'à la cîme de Lella-Khedidja (2.308 m.) à l'est et, vers le sud, jusqu'au massif de Boghar et de Téniet-el-Haad et au sommet de l'Ouarseiiis. A l'ouest se dressent les deux Zaccar, le Mouzaïa et le dôme imposant du Chenoua. Au nord, c'est la mer ; et, à vos pieds, la plaine immense, tapis somptueux.  Puis  reposez-vous sous les grands cèdres pour écouter  la brise parfumée qui chante à travers les branches des arbres-rois.

 

LES GORGES DE LA CHIFFA

Laissons Blida où il y a tant à voir et tant à apprendre et dirigeons-nous vers les Gorges de la Chiffa. Dans la première partie de l'excursion ou plutôt de la promenade jusqu'à la Chiffa et, plus loin, jusqu'au «rocher blanc», c'est sur plusieurs kilomètres, la plaine avec des domaines agricoles et les cultures les plus variées. L'avoine, l'orge, le blé, la vigne, le tabac, les mandariniers, les citronniers, les oliviers, les arbres fruitiers sont la parure du sol qui atteste les efforts prodigieux de nos colons obligés de lutter, pour cette conquête, contre la fièvre, les intempéries et les caprices du climat. C'est une leçon de choses, c'est une page splendide et illustrée ouverte sous les yeux du voyageur attentif. Ils y verront l'endurance des pionniers de la colonisation et la transformation d'une terre ingrate et malsaine devenue peu à peu la campagne opulente et le jardin fleuri.

Dans cette première partie du parcours, le cadre est digne d'admiration. Sur la rive droite de la rivière s'infléchissent les contreforts de l'Atlas couverts de chênes, d'oliviers, de caroubiers, de lentisques auxquels viennent mêler leur feuillage les aunes, les trembles, les frênes et les ormes. L'eau coule partout ; judicieusement distribuée elle facilite la culture maraîchère.

Ce sera le contraste imprévu et saisissant avec la nature abrupte avec laquelle, soudain, vous allez prendre contact.

L'oued Chiffa a sa source dans la région Médéenne non loin du col de Monzaïa. Il s'agissait de construire une route au flanc des hautes   murailles  en surplomb sur l'abîme, route destinée à relier Blida à Médéa à Berrouagbia, à Bogbari et aux régions du Sud. Entreprise d'autant plus laborieuse et périlleuse que la constitution géologique des rochers n'offrait aucune stabilité et exposait les travailleurs aux pires dangers. Toutes ces difficultés furent surmontées. Au mois de juillet 1842, des sections de zouaves, le 53e régiment de ligne, la 6e et la 7e compagnie de discipline entreprenaient ces travaux. La pioche, la sape, la barre à mine,  la poudre  et  surtout le  courage indomptable de nos hommes vinrent à bout de ce travail d'Hercule. S'il faut en croire certains récits, le canon lui-même se mit de la partie. Au 66e kilomètre, un énorme rocher schisteux,   appelé   le   «rocher   pourri»,   menaçait   de s'effondrer sur la route. Le 26 novembre 1859, le péril devenant de plus en plus menaçant, l'ingénieur Bert le fit démolir à coups de canon. Aujourd'hui la voie ferrée s'engage dans  ces  gorges.  Pour construire ce chemin de fer, de Blida à Médéa, nos ingénieurs ont du vaincre des obstacles dont on peut se rendre compte après avoir examiné la nature des lieux. Mais c'est en auto à allure lente, en voiture ou mieux à pied qu'il faut faire cette promenade.

La route suit, sur la rive gauche, tous les contours de la rivière.

De Blida à Médéa la distance à parcourir est de 52 kilomètres. Blida est située à 260 mètres d'altitude et Médéa à 920 mètres, d'où une différence de 660 mètres : c'est ce qui explique les déclivités des pentes à gravir au cours de l'excursion. Les points principaux à noter sur le parcours, à partir de Blida, sont: les exploitations agricoles de la plaine, la Chiffa, le "Rocher Blanc" et Sidi Madani au 15° kilomètre, le ruisseau capricieux et accidenté de Tamesguida, vulgairement appelé "Le Ruisseau des Singes", "le Rocher Pourri", le pont sur l'oued Merdja à son confluent avec La Chiffa et le Champ des Chênes.

A chaque tournant de route les impressions se succèdent avec des différences d'aspects, des changements de coloris suivant les jeux de la lumière, la variété de décors   et   les   caprices   de   la   végétation.  Les hautes murailles se dressent avec leurs crêtes cisaillées, déchiquetées, creusées, délitées. Elles sont tantôt dénudées, avec leurs ossatures compromises par des fissures et des érosions, tantôt parées d'une végétation drue et folle. Sur la rive droite, du côté des Beni-Salah les chênes-lièges, les chênes-zéens, les chênes à glands doux, les micocouliers, les oliviers sauvages, les diss, les lentisques, les plantes grimpantes, les mousses, les lichens et mille petites plantes, qui sont l'ornement de notre flore sauvage, poussent, se développent, se multiplient et se confondent en un inextricable fouillis, sur les parois presque verticales, partout où , grâce aux pluies et aux petits ruisselets, la terre végétale s'est glissée,  s'est insérée et accumulée, dans   les   anfractuosités, les fissures, les corniches et les entablements.

Quelques belles cascades, dont l'eau s'éploie en gerbes argentées, viennent compléter le paysage auquel s'ajoute la note alpestre.

Au fond, la rivière s'écoule à travers les sables, les galets roulés et arrondis et les éboulis de rochers.

Le Ruisseau des Singes est devenu, depuis longtemps, une attraction pour les touristes. Le lieu est plaisant.  Un torrent gracieux, avec le bruit de ses eaux vives, lui donne un charme particulier. Les singes, que l'on inquiète plus y pullulent. ils trouvent en abondance tout ce qui est nécessaire à leur alimentation surtout sur la rive droite de la Chiffa, du côté des Beni-Salah où la maraude dans les vergers leur procure de franches lippées.

Ils se sont si bien habitués au voisinage des hommes, qu'ils n'hésitent pas à prélever une dîme sur les tables de l'hôtel du lieu en attendant la venue des étrangers. A ce sujet, je pourrais citer des traits nombreux pour montrer combien ils sont vifs, intelligents et domesticables. Mais ce serait trop long. Il ne faut pas les molester. Ils contribuent à l'attrait pittoresque du lieu. Sans les singes, le Ruisseau des Singes perdrait sa réputation si méritée.

De certains points des Gorges de la Chiffa si l'on a l'âme et le tempérament d'un alpiniste, on peut faire de belles excursions, après avoir traversé le pont de l'Oued-Merdja, chez les Beni-Salah, de race Kabyle et d'origine berbère. Ce sont des travailleurs et des cultivateurs avisés. Bien qu'au 16e siècle ils aient été franchement hostiles à l'installation des Andlès (Mores andalous) amenés par Kheir-ed-Dinn et protégés par le célèbre Ahmed-el-Kebir, ils n'ont pas moins profité de l'expérience et des leçons des nouveau-venus, en matière de culture et d'irrigation.

Une promenade chez les Beni-Hanès n'est pas moins agréable. Il faut passer sur la rive droite, après avoir traversé un pont de pierre, à la jonction de l'oued-Merdja avec la Chiffa. On arrive assez facilement aux deux villages des Beni-Hanès. Le plus élevé est connu sous le nom de Zerdjouna. Il domine l'Oued-Merdja. Comme chez les Beni-Salah, la végétation a une exubérance étonnante. Les pêchers, les figuiers, les grenadiers, les jujubiers, les orangers, les citronniers, les caroubiers,  les  vignes  grimpantes  avec  leurs  raisins de teintes rose clair ou jaune ambré sont l'objet d'une culture attentive.

Si l'alpiniste sent que ses muscles sont en bonne disposition, je lui conseillerai de tenter l'ascension sur l'Hadjera-M'Sennou qui se dresse dans le voisinage.  

C'est une manière d'obélisque de 1065m dont, à l'est, la face est verticale et dont le côté ouest, où se trouve la voie d'ascension est déclive et même très raide. La joie et l'émotion compenseront vite les fatigues de l'ascension par la splendeur du panorama.

En partant de Sidi-Madani, sur la rive gauche de la Chiffa on peut faire encore une très belle excursion jusqu'au sommet du Mouzaïa, en passant par Oum-fouf C'est là que, de 1832 à 1842, nos soldats eurent à lutter âprement contre les solides et belliqueux montagnards du Mouzaïa. La descente vers Mouzaïa-les-Mines se fait à travers une vaste et admirable forêt.

Ch. de GALLAND.

 

PROMENADES

A   l'intérieur   de   la   Ville

Place d'Armes.

Salle d'honneur du Ier Tirailleurs.

Dépôt de Remonte et d'Etalons.

Mosquées, Bains Maures.

Ateliers de Brodeurs et Tisserands Arabes.

Hors la Ville

Jardin Bizot.

Fortin de Mimiche.

Bois Sacré.

Marabout de Sidi-Yacoub.

Gorges de l'Oued-el-Kebir.

Moulins.

Cimetière et village de Sidi-el-Kebir.

Fontaine-Fraîche .

Quartier des Ouled- Sultan.

Ecole Ouvroir de Tapis arabes.

ASCENSIONS

Ancienne Ferme Lévêque (Fontaine Ferrugineuse).

Belvédère (Panorama de Blida).

Maison Forestière de Hakou-Feraoun (Pépinière du Service de Reboisement).

Marabout de Sidi-Ghribs.

Hôtel des Glacières. Tél. 0,23 Blida (altitude 1.210 mètres), accessible aux automobiles par la route carrossable (voir analyse des eaux).

Col de Chréa (altitude 1.508 mètres). La route jusqu'à ce point est en construction.

Refuge du  Ski-Club, Châlet  de la Colonie de vacances des enfants de la Montagne.

Pic de Chréa (1550 métres).

Pic des Fougères

Pic de Sidi-Abdelkader (1929 mètres). Marabout .

Chemin de  retour par :

Aïn-Talaïzid

Le chemin des Crêtes (embranchements vers les Beni-Hanès, la vallée de l'oued-Merdja et les Gorges de La Chiffa)

Ruisseau des Singes.

Grotte du Lion.

Grande Cascade.

Pic du Mouzaïa.

Nota. — Les excursions aux Gorges de la Chiffa et au Ruisseau des Singes peuvent se faire en voiture en moto ou par la voie ferrée de l'Ouest-Algérien, stations de Sidi-Madani et de Camp-des-Chênes.

Tombeau de la Chrétienne (Ruines)                                     à 35 km

Tipasa et Cherchell (ruines romaines — Musée d'antiquités) à 65 kilomètres.

HOTELS   RECOMMANDÉS

Hôtel d'Orient, place d'Armes (M. PANSIN, propriétaire. Tél. 0.01).

Hôtel Géronde, boulevard Trumelet (M. Tour, propriétaire. Tél. 0,73).

Hôtel des Glacières (M. CASTAN, propriétaire. Tél. 0,23). 28 fr par jour par personne, 3 repas sans vin et logement. (Prix spéciaux pour familles). Prix du repas sans vin, 12 fr.

A Chréa, table et chambres chez GELLY (cabine téléphonique publique) pour minimum 10 jours sous camping, 20 fr. par jour tout compris. En chambre, 25 fr. par jour tout compris. Repas isolés. 10 fr. vin compris. Conditions spéciales pour enfants.

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Eaux des Glacières de Blida

Paul GRANDMONT

Pharmacien de 1er classe

Directeur du Laboratoire   Municipal

ANALYSE   N°  8-018

 

Echantillons prélevés le 9 septembre 1920 :

EXAMEN  PHYSIQUE  :

Limpidité ......................    Parfaite.

Dépôt ..........................    Nul.

Saveur .........................    Agréable.

Odeur ..........................    Nulle.

Température de la source ..................11 degrés centigrade.

                     au bassin de l'hôtel.........16°1/2

Analyse de l'eau considérée comme eau de boisson :

1° Chimique :

Réaction. .......................       Neutre.

Degré hydrométrique total ........      14°.

—                permanent. . . 6°.

Résidu sec à 110°. ...............      0 gr. 180 par litre.

Chlorure des chlorures ............     0 gr. 021 par litre.

Nitrates ........................       Traces.

Nitrites ........................       Néant.

Ammoniaque ...................  Néant.

Oxygène ....................... 6 co. 8 par litre.

Matières organiques exprimées en oxygène :

En  milieu acide. .................    0 milligramme  8 par litre

En milieu alcalin  ................     0 milligramme 9 par litre

2° Bactériologie

Recherche  et numération du Coli Bacille :

 A) Dans leau prélevèe à la source    Absence complète.

Numération des germes :

A) Dans l'eau prélevée à la source  ..........     100 germes par c/c.

B) Dans l'eau du bassin de l'hôtel ............      800 germes par c/c.

Analyse de l'eau considérée comme Eau minérale :

Acide Carbonique libre............    6 c/c par litre.

Bicarbonate de chaux ............    0 gr. 112 par litre.

—        de magnésie .........    traces.

—         de soude ............    0 gr. 022 par litre.

Sulfate alcalin...................    0 gr. 008 par litre.

Chlorures alcalins (formés principalement de sodium accompagné de traces de chlorure de potassium.. 0 gr. 034 par litre.

Nitrate de soude.................    0 gr. 002 par litre.

Silice ..........................    0 gr. 006 par litre,

CONCLUSIONS

L'eau des Glacières de Blida considérée pour l'alimentation, est une eau très légère par suite de sa faible teneur en sels calcaires et magnésiens et, principalement par l'absence presque complète de sulfates de chaux et de magnésie.

Son faible degré hydrotimètrique la range parmi les eaux très pures.

Elle est riche en oxygène, caractère des eaux bien aérées. Sa teneur en nitrates et en chlorures est très faible.

Elle est totalement dépourvue de Nitrites et de Composés ammoniacaux.

Sa teneur excessivement réduite en Matières organiques, l'absence presque complète de Germes pathogènes et le petit nombre de Germes en général la rangent également parmi les eaux très pures.

Cette même eau, considérée comme Eau Minérale, doit être classée par sa faible teneur en élèments minéraux, parmi les Eaux indéterminées ou oligo-métalliques. A titre de renseignements voici le tableau comparatif de la composition chimique de l'Eau des Glacières et de l'eau d'Evian (source Cachat) d'après l'analyse de M.Wilm.

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DISTANCES DIVERSES

Route muletière :

De Blida aux Glacières ......               7 kilomètres

De Blida à Chréa ........                      9 kilomètres

Route carrossable :

De Blida aux Glacières .......        20 kilomètres

La continuation de la route jusqu'à Chréa est entreprise. Chemin des Crêtes en passant par l'Abattoir de Blida jusqu'à la source d'Aïn-Talaïzid. ...8 kilomètres

D'Aïn-Talaïzid au Piton d'Abdelkader...4 kilomètres

Du Piton d'Abdelkader à Chréa.           6 kilomètres

De Blida à la Maison Forestière de Hakou-Ferraou 12 Km

De l'Hôtel des Glacières divers chemins conduisent vers : le Ravin-Bleu, la Fontaine Giordano, le Col de Chréa , les  Deux-Cèdres.

Promenades du col de Chréa: le square Bresson, Grande Source d'Aïn-Tellacat, Source de Kerrache, Source des Ifs, Source Ferrugineuse, Col des Béni-Misra, Croix des Pères Blancs, Col de Ferouka, Plateau des Fougères.

HORAIRE DES TRAINS

Départs d'Alger:              Arrivée à Blida

6 h 08   ..........................      8h 00

7 h 55   ..........................      9 H 26

10 h 00  .........................      12 h. 07

12 h. 50 ...........................    14 h. 40

17 h. 18  ...........................   1» h. 16

21 h. 00 ...........................    22 h. 28

Départs de Blida :            Arrivée à Alger

5 h. 45 ...........................     6 h. 53

6 h. 19 ...........................     7 h. 59

9 h. 18 ...........................     10 h. 47

12 h. 26 ...........................    13 h. 58

16 h. 37 ...........................    18 h. 09

18 h. 07 ...........................    19 h. 23

20 h. 08 ...........................    21 h. 3

HORAIRE DES AUTOBUS