Un Caravansérail à Blida

Le caravansérail est formé d'une cour immense entre quatre murs. Sur deux faces, une galerie couverte pour les chevaux; aux quatre angles, une chambre pour les voyageurs.

Un été au Sahara (1857)-Fromentin

Un caravansérail ou fondouk est un lieu  sur une route commerciale où les caravanes et les marchands font étape et commercent.    Dans le but de respecter et de maintenir une activité ancienne en  Algérie, l'administration française  fait le projet en juillet 1844 de créer une série de  caravansérails à Cherchell, Koléa, Blidah et Boufarick.

Lettre au ministre du 4 juillet 1844

Un premier projet est présenté dès 1844 au Conseil Supérieur de l'Administration. Celui-ci est approuvé par la commission des bâtiments civils mais c'est à Paris au ministère qu'un premier obstacle se présente. Commence alors un aller-retour entre l'inspection des bâtiments civils et le ministère pour modifier le projet. (Il est évident que l'on est mieux placé à Paris pour savoir si le toit d'un caravansérail est adapté au climat  que les créateurs du projet et si les écuries doivent être placées devant ou derrière le bâtiment! ).  

 

Le projet de caravansérail est basé sur une possibilité d'accueil de 120 bêtes de somme et de 65 à 70 personnes.  Une première enveloppe budgétaire de 100.000 francs est prévue dont 90.000 francs pour les constructions et le restant pour l'acquisition du terrain. Deux emplacements sont étudiés à l'extérieur de la zone militaire après le Bois Sacré. (voir plan)

On reconnait les 2 emplacements proposés (en rouge) non loin des abattoirs

Un des deux terrains choisis appartient à une personne  qui a déjà commencé une construction. Il est donc important de faire un choix rapidement.  Le terrain vaut 6 francs l'are et on estime à 63 ares la surface nécessaire pour l'emplacement des constructions et de l'esplanade .

Plan de masse

Descriptif des différentes salles

 Dernier document relatif au caravansérail de Blida

On ne trouve plus aucune référence au caravansérail de Blida postérieure au document ci-dessus.  Il semble que seul le caravansérail de Boufarik ait été réalisé.

Dans son livre BOU-FARIK, le colonel Trumelet en parle en ces termes en 1869

"L'ancien caravansérail, création du maréchal Bugeaud en 1846-1847, vaste édifice dans la construction duquel on remarque une intention orientale, s'élève à hauteur de la porte principale du Marché. C'est grandiose; mais c'est mal tenu et entretenu : il est difficile, en effet, de trouver des murailles plus écorchées, plus lézardées, plus dépenaillées, des chambres plus délabrées, plus dévastées; tout cela est envahi par des immondices, par des débris, par des détritus de toute nature ; les poutres se drapent orgueilleusement dans des toiles d'araignées comme un hidalgo de haute gueuserie dans sa cape sordidement rapetassée ; toutes les vitres sont ou cassées, ou fêlées, ou larmoyées de chaux; les portes boitent sur un seul gond, les fenêtres ou les volets sont ballants, les écuries sont malpropres, les abattoirs sont fangeux, les fontaines sont taries, le sol est âcrement poudreux : cela n'a que vingt ans, et c'est pourtant une ruine".