La Fête des fleurs de 1952 en vidéo |
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LA FETE DES FLEURS
Chaque quartier, par son char, devait représenter Avec beaucoup d'humour, un thème particulier. A l'abri des regards, dans un hangar, caché, Les filles au grillage piquaient fleurs et bouquets.
Les garçons plus robustes en étaient les ceuilleurs. Durant deux jours entiers ne comptant plus les heures Se mélangeaient la joie, l'amour et la sueur. Avec un bel entrain nous menions ce labeur.
Et pendant ce temps là, les mères aux machines Préparaient les costumes des gamins et gamines, Réfléchissant entre elles à toutes les combines Ne plaignant ni tissus, ni galons, ni bobines.
Puis le jour arrivait. En se contorsionnant Le conducteur, altier, se mettait au volant, L'édifice fleuri avançait cahotant Transportant de bonheur adultes et enfants.
L'avenue de la gare "Un train" représentait, L'avenue des moulins "Les fontaines RICCI", Pour BIZOT "la calèche aux chevaux attelés", "Le panier" à grande anse venait de DALMATIE, "Le chacal" arrivait tout droit de MONTPENSIER, De la base aérienne "L'avion" roulait aussi, JOINVILLE s'y joignait avec ses infirmiers Sur un hôpital blanc en tout point réussi.
Tout BLIDA se pressait autour de la Place d'Armes, Où trônait le blanc kiosque qui lui donnait son charme, Emergeant de son centre le palmier et ses palmes, Décorée de guirlandes, de drapeaux, d'oriflammes.
Te souviens-tu encore de ce corso fleuri ? Le cortège se formait dans le stade DURUY Et les filles maquillées, habillées d'organdi Etaient rieuses, pimpantes et l'ensemble joli.
Remontant lentement l'avenue TRUMELET, Celle que nous nommions "Boulevard des Orangers", Les chars majestueux roulaient accompagnés De l'orchestre JO BAROUSSE avec son canotier.
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Puis quant aux quatre coins, en ordre répartis, Au son de la musique des rires et des cris, Les engins contournaient, lentement et sans bruit, Une foule en liesse jouant jusqu'à la nuit.
Ce combat annuel, fait de bouquets lancés, Ne durait que le temps d'une demi-journée : La chaleur de l'été rapidement fanait Les couleurs de ces fleurs, de la veille, arrachées.
Du haut de leurs estrades, autant garçons que filles, Bataillaient sans compter comme de joyeux drilles, Projetant coquelicots, marguerites et jonquilles... Aussitôt renvoyés de manières gentilles.
Alors du sol visqueux et des trottoirs jonchés S'élevaient les odeurs, suaves et mélangées, De celles qui étaient mortes pour nous faire jouer Non sans avoir costumes et toilettes tachés.
Aux terrasses des cafés, blottis sous les arcades, Les héros, fatigués par cette cavalcade, Buvaient, se délectaient de glaces et d'orangeades Pendant que les parents commentaient la parade.
Et pour clore la journée, à une certaine heure, Le kiosque s'illuminait : l'orchestre et son chanteur Entraînaient sur la piste, par vagues, les danseurs. Ainsi se terminait notre "Fête des Fleurs".
HENRY GUYONNET
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Année 1937 |
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Année 1937 |
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