Document original mis à notre disposition par le Centre de Documentation Historique sur l'Algérie Extraits de la plaquette éditée par la compagnie LEBON à l'occasion de son centenaire: seuls les pages concernant BLIDA ont été sélectionnées |
BLIDA BLIDA qui avait, en 1864, passé un traité pour l'éclairage public gaz avec M. Paul du BOIS d'HAULT, voit M. Charles LEBON se charger de l'entreprise en 1866 et construire l'usine à gaz. Deuxième ville du département d'ALGER, située au milieu de la plaine de la Mitidja, industrielle et très commerçante, BLIDA réputée pour ses mandarines, ses oranges et ses fleurs a été surnommée « OURIDA » : la petite rose. Elle était autrefois un lieu de détente et de plaisirs pour les riches commerçants indigènes et pour les chefs de tribus venant du Sud. Elle possède plusieurs manufactures de tabac et de cigarettes, ainsi que des minoteries et des fabriques de pâtes alimentaires. Pendant de nombreuses années, la situation de l'usine et de la distribution du gaz reste sans grand changement. Les tremblements de terre sans causer de gros dégâts provoquent périodiquement des fentes dans les cuves des gazomètres. En 1883, le contrat d'éclairage public en cours est prolongé pour prendre fin en 1982, et en 1903 les becs à flamme libre de l'éclairage public sont remplacés par des becs à incandescence.
En 1908, l'usine vendait 90.000 m3 de gaz pour 574 abonnés et 270 lanternes, toutes situées dans l'intérieur de la ville qui était limitée par un mur encerclant l'agglomération. La guerre de 1914 trouve BLIDA avec 840 abonnés au gaz dont 700 pour l'éclairage et 140 pour la force motrice. L'éclairage public comporte 318 lanternes et il ne reste pratiquement plus d'éclairage à l'huile. La pénurie de charbon oblige à distiller du bois, des grignons d'olives et du lignite des mines de Marceau. C'est pendant cette guerre que l'on procède à la construction de nouveaux fours et d'un troisième gazomètre. La vente de gaz atteignait alors 500.000 m3 par an. En 1926, le contrat de concession est révisé, l'usine renforcée et modernisée. On y installe notamment une nouvelle batterie de fours à neuf cornues avec machine électrique à charger et à décharger les cornues. C'est en 1922, en vertu d'une concession de quarante années, que la Compagnie LEBON électrifie la ville et les villages de JOINVILLE, MONTPENSIER et DALMATIE, puis CHREA avec sa station d'hiver à 1550 m pour les fervents du ski et ses forêts de cèdres pour les estivants. En 1924, sous l'impulsion de M CORNU l'extension du réseau haute tension se poursuit en direction du sud vers MEDEA et BERROUAGHIA, en traversant les pittoresques gorges de la Chiffa avec son Ruisseau des Singes. L'année suivante, les lignes électriques s'étendent vers l'ouest en direction d'AFFREVILLE, MILIANA et ORLEANSVILLE dans la vallée du Chéliff. A son tour, l'hôpital d'aliénés de Joinville, puis les administrations, les collèges, les écoles deviennent nos abonnés. Bientôt le premier réseau haute tension venant d'ALGER à 10KV devient insuffisant et est alimenté par une ligne à 60 kV d'ALGER à AFFREVILLE en passant par MILIANA «la perle du Chéliff», ville aux vins réputés, située dans une oasis de verdure sur les pentes du massif montagneux du Zaccar, et près des exploitations de minerais de fer. Les travaux d'électrification se poursuivent à la fois vers l'ouest pour atteindre ORLEANSVILLE, RELIZANE et le barrage de l'OUED-FODDA ; enfin, vers le sud dans le plateau du Sersou pour atteindre les docks et moulins coopératifs qui traitent et conservent le blé. En même temps l'irrigation se développe dans les vignobles et les plantations de tabac. Les caves coopératives, huileries, minoteries et les usines à crin végétal sont électrifiées les unes après les autres.
En 1930, le nombre d'abonnés électricité dans la seule commune de BLIDA est de 2750. A partir de cette date, la ville est débarrassée du mur qui l'entoure : les jardins et les orangeries bordant la zone militaire sont lotis et bâtis. Le nombre des abonnés croît plus rapidement pour l'électricité que pour le gaz. Au moment de la deuxième guerre mondiale, BLIDA a 5.500 abonnés d'éclairage et 300 force motrice, consommant au total 4 millions de kWh. Enfin, en 1947, le nombre d'abonnés au gaz atteint 2.710 consommant 1.700.000 m3 tandis que l'on compte 6.780 abonnés électricité.
Les directeurs successifs de BLIDA ont été : MM. A. BELLE 1874..................... LEMELLE 1883-1908 ............. A. deBRISIS « 1908-1910.............. G. deBRISIS 1911-1919.............. L.MASSON 1920-1926 ............. CORNIC Depuis le 1ier juillet 1926. SERVAJEAN |