28 janvier 1935

Blida - lundi 28 janvier 1935.

Depuis le rigoureux hiver de 1917, jamais nous n'avions vu, dans notre ville, pareille chute de neige.

La neige, en effet, tombe en flocons depuis dimanche soir à 23h30, sans la moindre interruption, et tout disparait sous un blanc manteau atteignant en certains points, une hauteur de 80 cm. Toutes communications par route sont interrompues et les dégats sont déjà très importants. Tous les arbres des jardins publics, du tribunal, de la remonte et des différents maraichers de la banlieue immédiate ont eu énormémént à souffrir et le poids de la neige les a brisés comme fêtus de paille.

Une fillette a été électrocutée par la chute d'un poteau soutenant les fils de tension électrique et assez grièvement blessée.

Sur la route nouvelle de Blida, un poteau télégraphique, en tombant, a blessé à la tête le jeune Androuche Mohamed ben Mohamed, 13 ans, apprenti meunier.

Rue Chanzy, une annexe duu garage Vinson a vu sa toiture s'effondrer, recouvrant cinq voitures automobiles. Avenue dela Gare, le garage de la société des Messageries du litooral s'est en partie écroulé. Il en est de même des ateliers de mécanique Mognetti et Monos, route nouvelle de  Blida,où, comme aux Messageries du littoral, on n'a heureusement à déplorer aucun accident de personne. Tandis que rue Courbet, numéro1, les services municipaux faisaient évacuer les habitants en raison  de la menace sérieuse d'effondrement de la toiture; les services de police étaient informés qu'un très grave accident venait de se produire au dock central de tabacs, appartenant à l'administration métropolitaine des tabacs, dont la direction pour l'Algérie est à Alger 19, rue de Constantine.

Le commissaire central M.Poujade, le commissaire du deuxième arrondissement, M Van Vems, se sont rendus aussitôt sur les lieux, en compagnie de M le capitaine Ducay, de la gendarmerie, d'une brigade d'agents et de gendarmes, de sapeurs pompiers et de quelques éléments de troupe de la garnison pour coopérer aux premiers secours. Sur les lieux, ils étaient rejoints par M Muracciole, substitut du procureur et M Matte juge d'iunstruction. Le spectacle est lamentable. De l'immense corps de bâtiment de quatre vingt mètres de long environ  environ et de trente cinq mètres de large, il ne reste qu'un amas de décombres duquel, avec un dévouemlent digne d'éloge, les sauveteurs s'emploient à dégager les ouvriers qui sont ensevelis.

Des sept ouvriers qui étaient occupés dans le hangard, deux sont indemnes. Trois autres: Mohamed ben Ali,Djelloul Abdelkader et Krouth Mustapha, ben Brahim, sont retirés assez sérieusement blessés à la tête, aux bras et aux jambes.

 

Quand on parvenait à retirer des décombres le corps deAmrani Abdelkader ben Youssef, le malheureux avait cessé de vivre. Mr Grousset chef d'atelier principal, était , de son côté légèrement blessé au bras.

Tandis que le corps de Amrani était remis à la famille, les trois indigènes blessés étaient hospitalisés.

Echo d'Alger du 29 janvier 1935

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Mais à côté de ce drame, la neige, c'est aussi de superbes images comme en témoignent les photos prises sur le boulevard et extraites du livre de souvenirs de Dominique Nomdedeu.

 

 Le boulevard Trumelet avec l'entrée de la caserne du 1 RTA.

 Des skieurs sur le boulevard.

 Encore le boulevard trumelet

 

PS:Les photos ont vraisemblablement été prises d'un balcon de la banque d'Algérie vers la caserne.

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Sur la place de Joinville