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Au
commencement du printemps de 1864, l'Algérie fut brusquement
surprise par une levée de boucliers à laquelle l'apparente
tranquillité des tribus arabes ne permettait guère de
s'attendre. ret,
parcourait, à la tête d'un faible détachement, le territoire de
son commandement, quand il fut surpris dans sa tente par une nuée de
cavaliers, qui, sans lui laisser le temps de se mettre en défense,
le massacra ainsi que presque tous les hommes qui l'escortaient. Deux
ou trois survivants, échappés par miracle, vinrent porter à Tiaret
la nouvelle de ce désastre et donner l'alarme parmi nos
garnisons. Le
colonel Beauprêtre, un des plus braves soldats de notre armée
d'Afrique, s'était engagé à dix-huit ans dans les zouaves. Il ne
devait qu'à lui-même, à sa bravoure et à son intelligence, le
grade auquel il était parvenu. Simple tailleur de pierres à Salins,
où il exerçait la profession de son père, il avait fait tout seul
son éducation, tout en suivant la carrière militaire. Il avait
appris la langue arabe, et grâce à sa parfaite connaissance de cet
idiome, et à la facilité avec laquelle il le parlait, il avait
rendu de grands services à l'armée française en pénétrant sous
divers déguisements chez les tribus hostiles, qui le prenant pour un
des leurs, ne lui cachaient rien de leurs projets. |
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