Reportage extrait du journal le TELL  du 6 mars 1954

   La Mission régionale prêchée par les pères lazaristes, rédemptoristes et dominicains, s'est achevée par d'imposantes cérémonies publiques et des manifestations de piété mariale, au cours desquelles les catholiques du doyenné de Blida ont vécu dans un climat de foi ardente et agissante.

La nouvelle formule appliquée dans le Doyenné, à savoir l'organisation de secteurs et de centres de culte dans les divers quartiers de la cité et les villages alentour, a fait ses preuves. Et l'émulation des foules venues en prières, faisant escorte à la Madone pour se rassembler ensuite aux pieds de Notre-Dame d'Afrique, en reste l'illustration la plus vivante et la plus démonstrative.

L'abondance des grâces spirituelles qui ont couronné les efforts et le dévouement inlassable de nos missionnaires est donc bien à la mesure du but qu'ils s'étaient proposé, de renforcer la communauté chrétienne.

Encore que l'ampleur des cérémonies qui ont marqué ces journées des 27 et 28 février 1954, et les élans de foi qu'elles provoquèrent, devaient étonner ceux-là mêmes qui s'y dévouèrent, au point de les émouvoir pro­fondément et de réjouir tous les cœurs chrétiens.

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C'est au son des cloches sonnant à la volée, au chant de l'Ave Maria et dans la lueur des cierges piquant l'a nuit de milliers de points lumineux, que la statue de Notre-Dame d'Afrique était accueillie, samedi soir, à Blida, par la foule immense des fidèles réunie autour des Autorités religieuses et civiles, devant le garage Simca.

Placée sur un char garni de satin et de tulle b|eu, bordé de rosés blanches décoré de drapeaux aux couleurs mariales et pontificales, portant l’écusson tricolore et les armes de la ville de Blida, la Vierge entourée de quatre angelots, avait d'abord été accueillie à Beni-Mered, puis à Dalmatie où elle fut prise à bras pour être déposée dans l'église et enfin à Montpensier, dont les activités s'enrichissent d'un projet d'édification de chapelle dédiée à Notre-Dame des Champs.

C'est au nom du Conseil Municipal et de notre population que M. Baujard, délégué-maire, salua la Reine du Ciel, qui honorait Blida « sous les apparences de la Vierge noire, objet de la vénération particulière des  Algériens qui lui ont voué un culte fervent ».

« ...Notre-Dame d'Afrique notamment, .c'est  la reine du présent, c'est aussi la reine du passé, la reine des Cyprien, des Augustin, des docteurs, des pontifes, des martyrs et des vierges qui ont embaumé cette noble terre du parfum de leur vertu et de leur sang ».

Puis, rappelant l'histoire de Notre - Dame d'Afrique et soulignant le mouvement de piété des foules qui s'assemblent dans sa basilique, M. Baujard évoqua le souvenir du cardinal Lavigerie et rendit hommage à ses Pères blancs « qui font reculer la misère et l'ignorance ».

Le Maire de Blida termina en demandant à la Vierge de bénir « sa bonne ville » et tous ses habitants.

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Après    la    récitation    du   chapelet   et   une courte  méditation,   le  cortège  de  Notre-Dame  d'Afrique  s'ébranla   par   les   boulevards   extérieurs, pour traverser la ville, en une procession aux flambeaux, au milieu d'un grand concours de  population  serrée sur les  trottoirs,  massée aux   carrefours,   accrochée   aux   balcons   d'où pleuvaient des pétales de roses.

Et quand les fidèles se trouvèrent enfin réunis sur la vaste esplanade de la place Lavigerie — où le «serpentin » de feu, comme à Lourdes, avait lentement déroulé ses anneaux lumineux — s'élevèrent vers le Ciel les paroles vibrantes du R.P. Maillard, qui dégagea le sens des cérémonies mariales et fit monter vers la Sainte Vierge des actions de grâce.

Dimanche devait être l’apothéose de ces manifestations, présidées par S. Exc. Mgr Pinier, vicaire apostolique d'Alger, assisté de Mgr Jaquier, du R.P. Joseph, prieur de Tibarine, et de M. l'Abbé Tissot, secrétaire de l'Archevêché.

C'est à 15 heures, au signal donné par les cloches de l'église St-Charles, que les groupes venus des divers secteurs de la cité et des villages environnants, et stationnés aux abords de la ville, se mirent en branle — croix en tête, frappée de l'écusson marial bleu et blanc — convergeant vers la place de Verdun, où eut lieu le rassemblement général des Madones, autour de Notre-Dame d'Afrique trônant sous le portique monumental dressé par les soins de la Municipalité.

Alors, un immense cortège s'organisa, faisant escorte à la Vierge noire : entre une double haie de fidèles priant et chantant, étaient portées les statues de la Mère de Dieu qu'entouraient de gracieux essaims d’enfants revêtus de l'aube blanche et couronnés  de roses.

L’impressionnante procession se rendit place Lavigerie — transformée bientôt en une vivante et majestueuse cathédrale toute bruis­sante de prières et de chants — où fut célébrée, par le chanoine Weicherding, la messe de Notre-Dame Médiatrice et chanté le Credo.

Avant la consécration à la Sainte Vierge, le R.P. Farne s'exprima en langue arabe, pour rendre gloire à Dieu et à « Madame l'Afri­que », puis le R.P. Maillard, directeur de la mission, prononça le sermon de clôture, il résuma toute la leçon de charité et d'union des cœurs qui fut le principal thème de cette grande mission.

« La Mission prêchée s'achève ; la Mission vécue commence, dit-il pour conclure. Aux Blidéens de suivre les enseignements Qu'ils ont reçus ».

Enfin, Mgr Pinier engagea les fidèles à suivre les consignes données par les mission­naires de demeurer fidèles à leur foi et d'être à leur tour des missionnaires et des apôtres

« Que ceux qui  ont le plus reçu  — dit-il en terminant — soient comptables du bonheur de tous. Que Notre-Dame trace devant chacun de vous des routes de lumière ».

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Ainsi s'achevait, dans la nuit tombante, l'inoubliable spectacle donné par une foule vibrante d'amour mystique, dans l'affirmation solennelle de sa foi ravivée.

A. Faivre

Place de Verdun, le R.P Maillard, monté sur lechar de Notre Dame d'Afrique, salue les Autorités religieuses et civiles et dit sa grande joie à la foule rassemblée

Revêtus de l'aube blanche, deux jeunes de Joinville semblent veiller sur Notre Dame du Perpétuel secours, patronne des Rédemptoristes

Dans un décor de tulle bleu, la Ste Vierge venue de Oued El Alleug présente son fils à la foule

Dans sa grotte, la Vierge de Lourdes est priée par Bernadette qu'entoure un gracieux essaim de petites filles de Dalmatie

La Vierge à l'Enfant souriant dans son cadre fleuri, surmontait le char de la paroisse de Beni-Méred

 

SAMEDI SOIR

Devant le garageSimca, les Autorités Religieuses et civiles ont accueilli N-D d'Afrique.

De g à d: Mr Royer,Masherpa, Baujard, Roux, Sivillano et le chanoine Weicherding

Sous le porche de l'église, on reconnait les RP Maillard et Farne, MM Ricci, Baujard, le chanoine Weicherding, Guerrand et Pons, le chanoine Maylié

Une foule nombreuse, massée sur la place Lavigerie, prie et chante avec ferveur:" Chez nous, Soyez Reine"

Des milliers de fidèles ont envahi la place Lavigerie, à l'issue de la procession aux flambeaux qui a traversé la ville

 

DIMANCHE

Les Madones, amenées des divers secteurs et paroisses du Doyenné, se rassemblent place de Verdun, autour de N-D d'Afrique dont le char sera suivi par Mgr Pinier  et les autorités religieuses

Un autel a été dressé au pied de la statue de N-D  sur le parvis de l'église, où fut célébré la messe. Au micro, le RP Maillard prononce le sermon de clotûre de la Mission

L'instant solennel de la consécration du Doyenné à la Ste Vierge. Au centre Mgr Pinier; à sa droite Mgr Jacquier et l'abbé Tissot; à sa gauche le R.P Joseph, le R.P Farne et l'abbé Reymond

Une vue de la foule prise de la première plate-forme du clocher, au cours de la cérémonie du dimanche

La Mission  -  Quartier de la gare

Au pied de laVierge, dans un décor de tapis aux tons chauds, nos jeunes acteurs du secteur de la gare interprètent une saynète qui lui valut de vifs applaudissements

Le secteur de la gare a vécu "Sa mission" avec une piété exemplaire. Entre temps, des tableaux vivants étaient organisés dans lesquels les enfants tenaient tous les rôles.

La mission à Blida en 1954

La mission à Blida en 1954