A MA CHÈRE VILLE DES ROSES par Charles Cau
BLIDA, ô toi que j'aime, BLIDA où je suis né, Objet de mes poèmes, vers Toi vont mes pensées. Quand dès mon plus jeune âge, ô ville je t'ai connue J'ai gardé ces images qui nous ont tant émus.
Comment ne pas t'aimer ? Ta grâce est si exquise, Visions du passé se mêlant à la brise Ton clocher dominant et puis CHREA si près Où les cèdres centenaires rayonnaient de beaut
Les chemins de montagne, et la FONTAINE FRAICHE, Les Moulins, le stade DURUY, la place CLEMENCEAU, Rues d'ALGER, COULOUGLIS, ABDALLAH, et les vieilles calèches Le ROI DES CANARIS et le Jardin BIZOT
Notre héros BADIGUEL, le facteur des femmes Quand le sifflet des gosses irritait cet ami Comment dans nos yeux ne pas avoir de larmes en pensant au passé de notre cher pays ?
Chers édifices religieux des différentes communautés Sapeurs-Pompiers, et toi bon vieux Lycée Le RUISSEAU DES SINGES, les gorges de LA CHIFFA Où nous allions, amis, déguster la mouna
Et le BOIS SACRE, témoin des temps antiques Où les oliviers portent encore les blessures Des combats d'autrefois sur cette terre d'Afrique Immortalisés par de nobles peintures
Arroseuses municipales, marchands de crèmes glacées, JEAN le vendeur de pommes, BRAHIM l'épicier, Matches de football sur la place de l'Eglise, Chers agents, COPPA, ALAZÉ, objets de nos malices
F.C.B., U.S.B., U.S.M.B., toujours dans la bagarre Mais au fond ça n'était qu'amitié et honneur Ce stade situé près de notre chère gare A vu compétitions, des vaincus, des vainqueurs...
Fêtes de la ville, émouvantes avec faste, Bals, batailles de fleurs, forains, feux d'artifice, Retraite aux flambeaux avec " BLIDA GYMNASTE " Marchands de ballons, de beignets et d'épices
BACORA, RIBOUSSA, CHLARAM TOUBA, que les enfants moqueurs Faisaient enrager, de leurs cris vifs et sonores, Et ce bon vieux BITOUN qu'en M.Haria connaisseur Dégustait chez ADA au bar du COQ d'OR
Splendide et grande église SAINT-CHARLES Où nous avons chanté la gloire de Dieu, MONIQUE et THERESE, admirables chorales Dont les chœurs magnifiques montaient vers les cieux
La mairie, les élections, le "TELL" de Blida Echo d'information digne de notre cité : La Maternité où naissaient tant de gars Ces sœurs admirables au cœur si dévoué
Ecoles de notre enfance, qui ne s'en souvient pas ? Où nous avons usé nos culottes d'écoliers Maîtres et professeurs, j'entends encore vos pas Vos cours et vos classes, qu'on ne peut pas oublier
Taxis, autocars blidéens et kiosques à journaux Cireurs avec leurs caisses, à l'ombrage des platanes, Les " AMIS REUNIS ", R.T.A., fanfares et leurs drapeaux, Champ de manœuvres, artillerie, spahis, et vendeurs à dos d'âne
Boulevard des orangers, embaumé par les fleurs, Où les jeunes faisaient les beaux, descendant et montant... Roses, glycines, jasmin... Micheline toujours à l'heure... Et les rivières grossies devenant des torrents...
Processions, sons de cloches, que de moments heureux ! ! ! Grand Pardon, Ramadan, pétards aux mille feux, Théâtre municipal... Qu'êtes-vous devenus ? Carrioles à roulements zizaguant dans les rues...
Hommage à Blida, à nos chers vieux parents Restés dans les cimetières que ravive le vent Sirocco du Sahel et de la Mitidja Soufflez ces souvenirs qui ne terniront pas...
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