BLIDA

 

LA PLACE D'ARMES

 

Pierre PENIN

 

Ah, qui dira jamais ton charme,

Mon élégante place d'Armes

Ceinturée de beaux arbres verts,

Où nos dix ans, pleins de promesses,

Ont fait jadis mille prouesses.

Au temps joyeux des jeux divers

Quel branle bas, quel tintamarre

Sur un ballon rond qui démarre !

Quels bondissements triomphants

Cris stridents dont l'âme s'allège

Le long des murs du collège

Quand on est tout fier d'être enfant !

 

Et puis les années s'additionnent.

D'un uniforme on s'ambitionne.

On est conscrit, on est soldat ;

Oh ! chers souvenirs de naguère

Grands gamins on part à la guerre

Et pour la France on se bat.

 

La vie de Blida continue

Ma Place au bout de l'avenue

Tu demeures chère à nos cœurs

On pense à toi, on te retrouve

Dans notre esprit où l'amour couve

Des pensées de jours de bonheur.

 

On revoit les beaux jours de fête

Les beaux soirs d'entente parfaite

Les drapeaux neufs, les serpentins

Les mille lampes colorées

Qui pendant d'exquises soirées

Nous font tous comme des pantins.

 

Nos vingt ans, dont nul ne se lasse,

Ressuscitent en toi, ma place,

Ma chère place de Blida,

Et tu restes la plus aimée

Dans ta couronne parfumée

Où les oiseaux ont leurs ébats.

 

Comme une vivante émeraude

Sur ton kiosque où notre cœur rôde

Ton beau kiosque tout ciselé,

Ton palmier balance ses palmes

Dans le matin bleu, le soir calme

Et le firmament constellé.

 

Ah, ma divine place d'Armes

Pour nous Blidéens que de charme

Se dégage de ton carré !

Lorsque je foule ton asphalte

Mon amour pour toi me dit " Halte "

Je m'arrête pour t'admirer.