La cité  ARANDA

………..……..Pour aller chez moi , à Blida , c'était facile : on descendait l'Avenue de la Gare ( Avenue Amand le Goff….. ce n'était que  l'adresse officielle…..) on tournait à droite à "la confiture Jeannette", puis à gauche et encore à droite : ma maison se trouvait tout au bout ,en face de chez la famille Faure.

Savez-vous comment mes parents avaient baptisé cette maison construite en 1934, 2 ans après leur mariage?……"CHEZ NOUS"…….

C'est donc "Chez Nous " que j'ai passé presque 19ans, au pied de l'olivette, de "la petite montagne" comme mon frère Guy et moi l'appelions.

En plus des inoubliables moments de bonheur familial, je me souviens d'innombrables tours de vélo dans cette cité, suivis de tours de patins à roulettes une fois les routes goudronnées!

Je revois Mme Adolphe dans son épicerie si peu achalandée, Mr Aranda et les rayons de cire de ses ruches, l'homme qui remplissait de boules de coke l'énorme foyer ronflant de la chaudière de la confiturerie, juste en face de chez Evelyne Valette, et les femmes venues des douars environnants pour ouvrir les abricots, qui prenaient leur repas à midi assises par terre tout le long de la route. A l'époque des abricots, la confiturerie emplissait largement nos sacs de noyaux.  

Juste à côté de la maison, un énorme mûrier nous fournissait la nourriture des vers à soie, soigneusement conservés dans une boîte de chaussures.

Et les "crottes bibiches "? (dans le midi de la France, on appelle ça les fruits des micocouliers !) chez nous elles servaient de projectiles aux garçons du quartier, mon frère et ses copains ne nous rataient pas.

Quelquefois je montais chez Garros en vélo acheter "des côtelettes dans le manche ": je n'ai jamais emprunté l'Avenue de la Gare sans que ma mère ne me dise avant de partir " attention aux rails !"

…………J'en parlerais pendant des heures de la Cité Aranda…………

Michèle S.