La rue Fourrier, entre la rue Pélissier et la rue de Sonis, représentait un
petit village au milieu de la ville. Nous avions tout : deux boulangers Barcelo
et Moula, un boucher, une épicerie, un cycliste, un matelassier, un studio
photo, un garage, une entreprise de peinture, une papeterie, un marchand de
matériaux, un commissariat, une salle de judo. Tout le monde se connaissait et
se fréquentait. Nous, enfants à l'époque, allions chez les uns et les autres
sans aucune gêne. Nous allions souhaiter la bonne année et apportions des
gâteaux dans une assiette entourée d'un grand torchon qui servait d'anse. Nous
faisions plein de bêtises et nous étions heureux.
Serge et Jacqueline, dont je ne me souviens plus les visages (c'est si loin), faisaient partie de notre quartier. J'allais chez Madame Ortéga pour lui faire des "commissions". Elle a été le témoin de ma grande soeur à son mariage. Et si tu te souviens, dans cette grand maison, il y avait aussi au 1er étage les familles Lassus, Babout, Oller/Cottet, Boixe, Ali l'albinos et un couple de mozabites. Au rez de chaussée, Mme Besson et la mère Schweizer. B.N |
Il n'y avait qu'un seul matelassier entre la
rue de Sonis et la rue Pelissier B.N
Le matelassier s'appelait Czuckerman (orthographe non garantie) il venait chez mes parents et cardait la laine blanche dans la cour avant de refaire le matelas. Cela prenait 1 à 2 jours et ma grand mère restait là à le regarder faire car, disait elle, "il faut surveiller qu'il ne nous mette pas de laine marron!" la laine marron étant, je pense, considérée comme moins bonne. A. M |