Le boulevard Louis SALA au temps de notre jeunesse

par Pierre Jover

Entre les années 1935 et 1957,nous avons vécu une jeunesse heureuse. De l’école des Sœurs jusqu’à la savonnerie Saint Charles, habitaient plusieurs familles (GEORGES, JOVER, FRANCOIS, BRAMBILLA, MORENO, BASTIANI, TARRASA, BENSAID ). En face au Génie militaire, Mr et Mme MAISONDIEU qui était institutrice à l’école CAZENAVE. Nous avons passé  de très bons moments et comme à l’époque nous ne partions pas en vacances nous avons beaucoup joué sur le boulevard. Selon l’age et les saisons, c’étaient des parties de billes, toupie, noyaux d’abricot, sflollet, football et pétanque. Les parties de pétanque duraient tard dans la soirée et quand il faisait trop sombre pour distinguer la boule à tirer, un adulte posait  un mégot sur la cible. Nous jouions au foot avec les petits arabes du quartier avoisinant et souvent la partie se terminait par  une bagarre à coups de cailloux, ce qui n’empechait pas le lendemain  nos adversaires de revenir et de nous dire «  t'alrab football » et c’etait reparti.

  Quand il faisait trop chaud, nous nous réunissions dans le garage de Mr et Mme FRANCOIS et nous écoutions des disques, lisions des livres et racontions des histoires. Sur le boulevard il y avait la savonnerie Saint Charles dont le directeur était Mr FRANCOIS et qui employait beaucoup de monde. En face était le Génie militaire et, à côté le moulin à olives FERRADJ . Lorsque notre mère nous envoyait acheter une bouteille d’huile, nous restions très longtemps dans le moulin à admirer le travail des meules et des pressoirs à olives . Derrière chez nous, au début de la rue Etienne DINET , il y avait une usine de tissage dont les propriètaires avaient un nom prédestiné -TISSOT. Toute la journée nous entendions le cliquetis des métiers à tisser. Un peu plus bas était le bain maure MOKHBAT dans la cour duquel, se tenaient à la belle saison les galas  de mariage et de baptèmes musulmans. De grands orchestres orientaux se produisaient, et nous assistions émerveillés par dessus le mur de clôture à de magnifiques spectacles. Il y avait aussi un four banal où nous portions souvent les cocas, pizzas, tartes, plats de sardines en escabèche et tout cela cuisait avec les pains et galettes arabes............;

J’ai revu  un CD d’un voyage à BLIDA, et hélas, il m’a fallu beaucoup de temps pour repèrer notre maison .

SOUVENIRS , SOUVENIRS.