Charles Antoine entre Blida et Marguerittes |
Je me
souviens d'un coin de rue Il faut se rendre au marché arabe en descendant l’Avenue des Moulins, la rue Tirman, se mêler aux gens qui se croisent, se suivent, se dépassent. . Les visages sont burinés, les gandouras ont des couleurs passées par le soleil et la poussière. La cohue est couverte d'une intense confusion de cris, bourdonnement continu, percé par des sons gutturaux. C’est le marché avec ses odeurs de transpiration, de vêtements, d’épices, de poussière. Rue Abdallah, notre rue Abdallah, mélange de genre de culture française, arabe, arménienne, juive au travers de ses échoppes. Foule grouillante, chamarrée, les badauds remplissent la rue étroite interdite aux voitures Les fatmas se dissimulent sous leur haïk. Accroupis à l’ombre les anciens observent, somnolent. A contempler cette rue toujours pleine de vie il est difficile d’imaginer l’autre ville celle du boulevard Trumelet, Le boulevard c’est une grande allée plantée d’orangers amers longeant les murs des casernes du 1 er RTA. ; paisible, apprécié, ce lieu de promenade semble dépourvu de tout ce qui peut éveiller les soucis, de tout ce qui évoque le temps. On vient y faire promenade en l’arpentant le plusieurs fois, montant et descendant à l’envi. Faire le « boulevard » c'est un art, s'offrir aux sens. marcher lentement à tout regarder sans aucun jugement, toujours avec sympathie, les bras ballants La rue Randon conduit à l’autre marché. Décrire est une chose mais voir, entendre, en être c'est autre chose. On y trouve ce qui est vie, des quartiers de viande, des chapelets d'oignons, des légumes de saison des étals de poisson. On mange des parts d'omelette froide garnies de pomme de terre, comme dessert des beignets huileux que l'on tient dans du papier journal. De banc en banc je me suis trouvé pris dans le tourbillon de l’Avenue de la gare, des rues Paul Doumer, Gaston Doumergue, Fourrier, j’ai fini sur mon vélo mi-course pour rejoindre Montpensier, Joinville J’ai un regret, celui de ne pas voir échangé plus et de ne pas avoir pu fixer qui habitait ces rues, il a tant à dire notre gardien de but Saragozi, notre tirailleur Garras, et l’alerte Mme Moura et Paul, alors l’an prochain en présentant votre adresse blidéenne prenez le temps de nous conter un souvenir propre à votre rue, préparons un « forum ». Merci à nos organisateurs pour cet immense travail et cette permanence dans cette volonté de rassembler. Charles Antoine |