CHREA

LES JOLIES COLONIES DE VACANCES

CHREA 1946

En 1946, nous partons en colonies, à Chréa, à deux pas de Blida, 18 km par la route,9 km par la traverse. Nos bagages étaient constitués par des sacs en toile à matelas, fabrication maison. Outre nos vêtements, nous emportions aussi une assiette et une timbale en aluminium et des couverts.

Nous voila partis. Voyage trés court mais agréable sur cette route de Chréa qui serpente le long des flancs de l’Atlas Blidéen .

Voici Chréa et sa place avec ses deux cèdres centenaires.

Notre colonie se situait en face du Ski-Club. Les filles logeaient dans un batiment vétuste (il fut démoli l’année suivante). Les garcons étaient logés sous des grandes tentes de l’armée. Les lits étaient des cadres métalliques avec un grillage à très grosses mailles.

Pas de matelas !!! On nous donna une housse qu’on devait remplir de fougéres.

Pendant le séjour, il fallut recommencer deux fois l’opération pour ne pas trop sentir les mailles du grillage. La Colonie était dirigée par M.Caréga, mon ancien directeur d’école : il avait la main leste et le coup de pied aux fesses facile : C’était un bon directeur d’apres les parents d’élèves d'alors.....Autre temps, autres moeurs !!!!! La journée commencait par une séance de sport sous la direction de M.Roybier.

Aprés le sport, la toilette !!!! Contre le mur extérieur du réfectoire, était fixé un tuyau muni de becs mais il n’y avait qu’un seul robinet pour ouvrir ensemble.

Une dizaine d’enfants se rangeaient devant ce long lavabo, on ouvrait le robinet général et on disposait d’un temps trés court car il fallait laisser la place aux autres.

Souvent on avait encore du savon sur la figure ou on oubliait de se savonner. Bien sûr jamais de douches I!!!

Apres la toilette, le petit déjeuner, on nous servait du chocolat dans notre timbale avec une tranche de pain. Le lavage de la vaisselle était simplifé : en sortant du réfectoire on trempait l’assiette et les couverts dans un grand fût d’eau chaude. . ...et on essuyait le tout.

A tour de rôle le matin, une équipe était désignée pour la corvée de << pluches >>. Les promenades nous faisaient découvrir les environs de Chréa. Les soirées étaient consacrées à la veillée avec feu de camp et saynétes : c’étaient de bons moments. On ne peut en rien comparer nos colonies de vacances à celles d’aujourd’hui , mais c’était la période d’après guerre marquée par toutes sortes de privations .

 

Jean Pierre ROCHE