Elles s'installèrent à Blida, en 1846, dans la rue Denfert-Rochereau, où elles tinrent l'école communale. La Supérieure était Mère Paul Bruaut, religieuse de grand cœur et d'une énergie à toute épreuve. Le Cardinal Lavigerie, qui connaissait sa valeur, l'envoya à Ben Aknoun soigner les orphelins arabes, en 1867. Elle s'y dépensa avec une abnégation admirable, tant qu'on eut besoin d'elle. Puis elle revint à Blida, se dévouer encore à l'éducation de la jeunesse. Disons que son école comptait 400 élèves en 1865, quand l'Empereur fit sa visite à Blida. Elle mourut à la tâche, en 1878, et Monseigneur Lavigerie, qui l'avait vue à l'œuvre et l'estimait profondément, voulut présider ses funérailles et fît son éloge funèbre dans les termes les plus accentués. Monseigneur Dusserre, Evêque élu de Constantine, accompagna le corps jusqu'au cimetière. Après Mère Paul, la direction des écoles communales fut retirée aux Religieuses de la Doctrine chrétienne. C'est alors qu'elles fondèrent un établissement libre, avenue des Moulins, villa Boudon. Le bien continua à s'y faire, sous le supériorat successif de Mère Saint-André Jacques et de Mère Renée Klein.
Au cours de l'année 1893, la maison étant devenue tout à fait insuffisante pour abriter les élèves qui accouraient de toutes parts, le Pensionnat actuel de l'Immaculée-Conception fut construit, grâce à l'initiative de M. le Chanoine Piquemal, curé de Blida. Extrait du Tell du 26/9/1894 L'inauguration en fut faite, le 30 septembre 1894, et Mère Léonce Malget en prit la direction. Ame vaillante, — on pourrait dire virile — qui, guidée par la main paternelle de M. Piquemal, sut imprimer à l'établissement un caractère remarquable de discipline et de distinction. Aussi, l'Immaculée Conception connut alors la plus grande prospérité. Malheureusement, les lois de persécution survinrent et la maison reçut notification de sa fermeture, en 1907. On obtint à grand peine une année de sursis, et, en 1908, malgré les réclamations de la population tout entière et les 1522 signatures légalisées par le maire, qui constituaient une imposante pétition, les Religieuses durent abandonner leur chère maison et quitter Blida. Elles furent remplacées par un personnel laïque, et sans l'appui et les conseils de M. Thibon, le curé d'alors, l'institution aurait sombré dans un naufrage irrémédiable. Mère Léonce y revint heureusement en 1921, seule d'abord, puis suivie de quelques religieuses qui ne s'occupaient pas d'enseignement, mais de surveillance et de direction morale et matérielle. Mère Léonce quitta le pensionnat en 1921 et fut remplacée par Mère Symphorose Briet, que suivirent Mère Anne-Joseph Febvet (1931-1935), et Mère Marguerite Censi (1935), Supérieure actuelle du Pensionnat. L'établissement compte environ 200 élèves, dont une quarantaine de pensionnaires. On y donne l'instruction primaire supérieure. On compte parmi les internes les élèves qui désirent poursuivre leurs études à l'E.P.S. ou au Cours secondaire. Ces jeunes filles bénéficient de l'éducation et de l'instruction religieuses données au Pensionnat. Pour éveiller ou développer chez les enfants le sentiment artistique, elles trouvent au Pensionnat des professeurs compétents de : piano, violon, peinture, pyrogravure, etc... Depuis 1925, un cours de sténo dactylo comptabilité, dirigé par une religieuse diplômée, permet aux jeunes filles de se créer une situation, à bref délai. En fin d'année scolaire, les candidates subissent, à Alger, les examens de l' Académie dactylographique de France.
Inspirer aux jeunes filles le respect et l'amour de la religion, orner leur esprit de connaissances utiles et agréables, baser toute l'éducation, l'accomplissement des devoirs de famille et de société sur les vrais principes chrétiens, tel est le but poursuivi par les Religieuses qui s'y dévouent.
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Les soeurs de la doctrine chrétienne
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1948 Le TELL du 03/07/1948 1949
Le Tell du 04/06/1949
Le TELL du 18/06/1949 |
1951
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