Les grandes fêtes de BLIDA C'est sur la Place d'Armes que se déroulent les principales fêtes si renommées de Blida et dont la réputation s'étend non seulement au département d'Alger, mais à l'Algérie toute entière. C'est au printemps, généralement, que les plus belles réjouissances sont organisées par la ville de Blida. Sur cette place, autour de ce joli kiosque, aucun décor ne se prête mieux à la réalisation de pareilles fêtes. Et le spectacle est féerique quand, dans la tombée de la nuit, grâce à de multiples et ingénieuses illuminations, la place, toute ruisselante de lumière, se transforme en une vaste salle de bal. Autour du kiosque enguirlandé d'ampoules électriques de couleurs différentes, sous les arbres tendus d'oriflammes, on danse pendant trois nuits dont l'enchantement évoque une vision des "Mille et Une Nuits". Extrait du Guide Blida-Chréa-1948
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Cette fête de Blida : une sacrée organisation Ex: 1947 |
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Christiane D. nous raconte: " Tous les petits points sont des verres à huile qui étaient allumés à 9h du soir et qui brûlaient jusqu'à épuisement de l'huile. La place brillait par les réverbères à gaz. Je pense qu'il s'agit des années 20" |
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Blida en fête ou la belle de Mai des années 50 Toute habillée de fleurs ainsi qu'une princesse Blida parée en Mai autant qu'une déesse, Nous montrait un visage embelli de drapeaux De décors et lumière et de mille flambeaux.
C'étaient les cœurs en joie, emplis de féeries Où tous les chars ornés de guirlandes fleuries, Inlassables tournaient au milieu de flonflons De filles et rondeaux et monceaux de ballons.
Autour de notre kiosque aux ogives mauresques Dentelé de décors d'arches et d'arabesques, Où trônait son panache et noble beau palmier Devenu un symbole, attribut printanier...
J'entends encor les sons et les bruits de la fête Sur la grand'place au kiosque où sa musique en tête JO Barousse et les siens jouaient leurs instruments Et chacune mesure était ravissements.
«Les Amis Réunis» leurs cuivres et trompettes Les concerts et la danse aux sons des clarinettes, Tout se couvrait de fleurs d'harmonie et gaieté C'était le paradis à Blida pour l'été.
Et la barbe à papa de ses mousses légères Côtoyait en accord les flambeaux et lumières. Tous les bouquets volaient en combats réguliers Des batailles de fleurs entre «ennemis» alliés
Vacarmes et tumulte au milieu de la foule Des clameurs enfiévrant le tapage où roule Dans un climat de foire entremêlant en chœur, Les rythmes des tollés, de liesse et de bonheur
Et devant notre église en plein cœur de la place Baraques et forains et les fêtards en masse Sous l'arôme de sucre et de blond caramel Flottaient l'enchantement et bonheur éternel.
Les joyeux cris d'enfant qui clamaient de plaisir Sur les chevaux de bois tout prêts à tressaillir S'agitant en riant en sautant de leur siège Pour tirer le pompom qui pendait au manège...
Embarqué dans le flot de la foule en délire Dans la vague du temps de ce royal empire C'est fondu dans ce monde où j'étais emporté Où jusqu'au petit jour c'était la liberté.
Adieu BLIDA ma ville, il faut tourner la page, je garderai de toi la douce et fière image D'un passé merveilleux de ces plaisirs perdus Mais hélas maintenant, je ne reverrai plus...
Je garde au fond de moi le regard triste et blême De chacun des reflets des petits coins que j'aime, Ensevelis depuis dans la vague du temps Mais conservés encore au cœur de mes instants.
Et je caresse aussi dans mon profond silence Ces printemps de bonheur de ma petite enfance Où le sable a laissé la trace de mes pas Et l'écho de BLIDA, ne se ternira pas...
Claude Levy
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En 1883, Valentin Baudry conscrit de St Léger sous Cholet racontait dans ses lettres à ses parents sa vie à Blidah et en particulier la Fête de Blida: .... Sur la dernière lettre que je vous ai
envoyée, je vous disais qu'à Blidah, il y allait avoir
des fêtes qui dureraient 3 ou 4 jours.....
Toutes les musiques étaient venues se réunir sur la place d'armes, c'est de là que devait partir la retraite. Tout autour de la place d'armes, on avait construit des barricades, excepté en face la rue d'Alger et en face la rue qui conduit au jardin public. ....... Nous voilà donc partis pour faire commencer la retraite. L'on a d'abord fait le tour de la place d'armes. Ensuite, l'on a passé par la rue d'Alger, par la rue du Bey, par plusieurs autres rues et l'on est venus rejoindre sur la place du marché européen. Là, on a encore fait le tour de cette place, l'on a encore passé par plusieurs autres rues, et l'on est venus rejoindre l'avenue de la gare, l'on a monté jusqu'à la porte de Babel el Sebt..... Je m'en vais trouver Zacharie, parce que le samedi l'on était ensemble, et le dimanche l'on devait encore se trouver ensemble. L'on vient faire un tour sur la place d'armes, ensuite l'on s'en va voir les marchands ambulants, les saltimbanques qui se trouvaient sur une autre place qu'il y a à côté de la place d'armes. J'en ai jamais tant vu à Cholet le jour de Saint-Denis comme il y en avait à Blidah ce jour-là ! Dans ce moment-là, l'on se disait :
"Mais c'est quif-quif la France, akarbi !" (4) Il y avait
peut-être une heure que l'on était là, lorsque
l'idée nous prend d'aller faire un tour sur le marché
arabe. L'on en était à plus de 100m que l'on entendait
les tam-tams, alors l'on se dit : "Ah bon ! ça va bien, il y a
quelque chose à voir."
L'ensemble de la lettre se trouve là: https://www.stleger.info/valentin/1883/maijuin1883.htmou encore toute sa correspondance là: https://www.stleger.info/valentin/index.php |
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Brèves de comptoir Je me souviens de la fête des fleurs lorsque les chars défilaient sur la place d'armes et d'une année en particulier, il y avait un char relativement grand et à chaque fois qu'il passait à un endroit, il fallait soulever des fils ( électriques ou pas, je ne sais plus). Il me semble que les dernières "batailles de fleurs" se sont déroulées au stade Duruy où les chars étaient "énormes". La base aérienne avait, une année, réalisé un porte avion; c'était superbe. Il parait que les militaires étaient mobilisés pendant des heures pour piquer les vrais fleurs sur les toiles tendues sur les armatures du char. J'ai souvenir aussi que l'on allait dans les champs ramasser des fleurs, on les assemblait en petits bouquets pour les lancer sur les chars. Les familles arrivaient sur la place avec leurs corbeilles de fleurs. Il y avait aussi les fêtes de Blida où
j'allais surtout avec mon Papa qui me faisait monter le
pous-pous, était-ce cette machine infernale avec des sièges retenues par des
chaînes et qui tournaient de + en+ vite et de + en + haut ? Si c'est cela,
j'adorais, mais je hurlais de peur. Quant à Georges, en "homme", il
cachait bien ses craintes dans le "mont blanc", moi pas. Que c'était bon
cette peur Effectivement, les manèges étaient sur la place de l'Eglise. Il y avait aussi un manège sur la place d'Armes où il fallait attraper le pompon. Je me souviens aussi des premières foires commerciales toujours sur la place de l'église et un nom m'est resté, celui des premières bassines en plastique (!) de marque "Gilac" (marque aujourd'hui disparue)!!! Souvenir inutile ? Qui se souvient de la Foire ? Nous y allions tous les ans avec nos parents. Si nous étions sages, nous avions droit à la "barbe à papa" ou à une espèce de briquet (PEZ) d'où l'on sortait des pastilles genre Vichy. Mais si Jo, le voyage dans la lune, souviens-toi, c'était une roue qui tournait en montant et descendant. Nous étions assis sur un siège, protégé par une barre pour ne pas tomber en avant ! Et, quand la roue descendait, nous hurlions ! Je ne sais pas si c'etait la foire, mais je me souviens d'un grand manege avec des chevaux magnifiques, aux couleurs étincelantes. Le truc vraiment excitant c'est qu'il y avait aussi un pompom qui était suspendu au plafond , qui montait et descendait et qu'il fallait décrocher au prix de grands efforts pour nos petits bras. J'etais fière comme Artaban quand j'y arrivais. Quelqu'un se souvient-il de tout cela ?? Dieu, que la vie était simple en ce temps-là .... |