C'est
en
1865 que se fit la mise en place des orangers sur
le boulevard Trumelet; les cartes postales qui le représentent
nous montrent des orangers mais sur certaines il semble que ceux-ci
aient fait place à une autre variété (voir plus bas le texte de
Mallebay).
Dans
son livre "Cinquante ans de journalisme" Ernest Mallebay
raconte
son arrivée à Blida en 1880
et nous parle des orangers du boulevard.
À droite et à gauche de l'avenue, dans les vides laissés par les
villas, vides qui n'existent plus aujourd'hui, j'avais aperçu des arbres à
verdure sombre et piquetés de petites boules jaunes. C'était des orangers que je
devais retrouver au cœur de la ville, dans la rue qui conduit à la place
d'Armes. Mes yeux charmés se portaient tour à tour, de ces arbres chargés de
fruits évocateurs des jardins enchantés de l'Orient, à la montagne coiffée de
neige qui dominait la ville. Dans l'air limpide, elle paraissait si proche qu'il
semblait qu'on eût pu l'atteindre en quelques enjambées.
Souvenir
de 09/04/1943
---------Les Blidéens ont bien compris
que l'arbre, aux fleurs d'argent et aux fruits d'or, est une joie pour le
regard, et pour l'avenir de leur cité la plus originale des parures. Afin que
les touristes puissent l'admirer à leur aise sans aller dans les jardins de la
banlieue, ils avaient planté, dans l'artère principale, une double allée
d'orangers devenus superbes avec les années. Cette allée était justement
l'orgueil de la jolie cité. Jugez de l'émoi général lorsqu'un jour ces beaux
arbres se mirent à dépérir sans qu'on sût exactement pourquoi ! Les
horticulteurs consultés n'y comprenaient rien et ne purent conjurer le mal. Le
dépérissement s'accentuait d'une saison à l'autre. Ils devinrent si
languissants, si chétifs, qu'il fallut les arracher et, comme on craignait que
toute plantation nouvelle de la même essence eût un sort pareil, on remplaça les
orangers par des frênes.
---------Le résultat fut piteux : quelques journées
de sirocco grillèrent les maigres panaches de feuillage que le printemps avait
fait naître, les feuilles rouillées tombèrent, et les jeunes baliveaux
ressemblèrent à des manches à balai. ---------Il fallut procéder au remplacement de cette
plantation malencontreuse. Cette fois, la municipalité, mieux inspirée, ne
s'obstinant pas dans une erreur et comprenant qu'il fallait abandonner les
essences des pays du Nord, carrément revint aux orangers tant regrettés.
Toutefois, et sur le conseil de gens compétents, elle planta, non des orangers
greffés, mais des francs de pied qui offrent plus de résistance aux maladies
parasitaires et dont les fruits immangeables par leur amertume, devaient rebuter
la gourmandise des maraudeurs.
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Le
TELL du 21/12/1910
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